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Les traitements médicaux pour soulager les douleurs d'endométriose

Lutter contre les douleurs d'endométriose avec les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
On peut en effet soulager les douleurs d'endométriose avec des anti-inflammatoires. L'ibuprofène, le paracétamol sont souvent prescrits en première intention mais peu efficaces en cas de crise de douleurs intenses. Pour comprendre leur utilité, voyons comment agissent ces anti-inflammatoires sur les douleurs.
Des chercheurs de l'hôpital Cochin à Paris ont démontré que les gènes récepteurs de la prostaglandine (médiateurs chimiques de l'inflammation, pouvant être à l'origine des douleurs) sont environ 10 fois plus présents chez les femmes atteintes d'endométriose, que chez celles ne souffrant pas de la maladie. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens agissent en bloquant la formation de ces prostaglandines. Ils ont des propriétés anti-inflammatoires et antalgiques (contre la douleur). Pour une meilleur efficacité, il est conseillé de les prendre avant les premiers signes de douleurs.
Votre gynécologue peut vous prescrire des anti-douleurs plus forts sur ordonnance, ou même des médicaments d'autres types pour les douleurs neuropathiques.
Sources:Â Inserm, Vidal
L'Hormonothérapie pour stopper les règles, ou la Ménopause artificielle pour traiter l'endométriose
Les traitements contraceptifs pour traiter l'endométriose
La prise classique de contraceptifs oraux (autrement dit "pilule en continu") ou la pose de stérilet hormonal (Mirena ou Jaydess), sont généralement les premières propositions des gynécologues.
- Pour le choix de la pilule, (oestro-progestative ou progestative) il est nécessaire de se faire accompagner par son gynécologue afin de choisir la plus adaptée : sans trop d'effets secondaires handicapants ou de contre-indications selon ses antécédents médicaux.
- Pour le choix du stérilet hormonal, il peut être particulièrement recommandé dans le cas d'une adénomyose, en raison de son effet progestatif local sur les lésions. Il peut aussi provoquer des effets secondaires, mais de nombreuses études ont validé son efficacité. Il est posé pour une durée de 5 ans et permet fréquemment une aménorrhée (arrêt des règles). Attention cependant à la pose chez les femmes douloureuses ou qui n'ont pas encore eu de grossesse.
Les autres médicaments pour traiter l'endométriose
Si la pilule ou le stérilet ne marche pas, un autre des traitements hormonaux recommandés pour soulager les symptômes de l'endométriose (via une "ménopause artificelle"), est l'injection de la molécule gonadolibérine (GnRh), une neurohormone agissant sur le cycle menstruel. Elle agit directement sur les hormones cérébrales (LH et FSH) qui sont à l'origine de l'ovulation. Cela provoque un effondrement des oestrogènes, processus survenant normalement à la ménopause.
D'autres traitements existent comme le Decapeptyl ou le Danazol, composés de différents principes actifs. Ils sont généralement prescrits en injection. Leur prise mérite d'être bien renseignée en amont sur tous les effets secondaires possible sur le corps et l'esprit.
Dans les deux cas, les effets secondaires peuvent être handicapants au quotidien (bouffées de chaleur, perte de libido, diminution de la pilosité, troubles de l'humeur, prise de poids...). A savoir que si ce traitement provoque les symptômes de la ménopause, ces derniers peuvent être palliés grâce à  l'add back therapy.
Mais qu'est-ce que l'add-back therapy ? Si on vous la propose, il faut savoir que c'est un traitement qui est également à base d'hormones. Elle va venir contrer les effets de la GnRh, via une dose d'oestrogène.
La chirurgie en dernier recours pour traiter l'endométriose
Cette solution n'est jamais proposée en première intention (elle ne va concerner que 30 à 40% des femmes), car elle peut endommager le tissu endométrial et les organes reproducteurs. Elle est une option généralement évoquée si les traitements évoqués précédemment n'ont pas été efficaces, et dans les cas suivants :
- traitement des lésions pelviennes pour réduire voire supprimer les douleurs, ou encore agir sur l'infertilité ;
- traitement des lésions touchant d'autres organes : appareil urinaire, digestif, et même diaphragmatique, thoracique... ;
- suppression d'un endométriome (kyste ovarien) ;
- hystérectomie quand les autres opérations ne donnent pas de résultat satisfaisant, pour les patientes n'ayant pas/plus de souhait de grossesse ;
L'intervention de référence est la coelioscopie (ou laparoscopie). Elle donne la possibilité, en plus d'opérer, de confirmer, ou même d'affirmer le diagnostic (quand malheureusement trop souvent, l'échographie et l'imagerie n'ont rien révélé) et surtout de localiser exactement les lésions. Mais elle n'est jamais recommandée à  visée unique de diagnostic, si les lésions n'ont pu être détectées au cours d'examens préalables.
Une hystĂ©rectomie n'est pas une solution absolue pour stopper l'endomĂ©triose, mais peut permettre de rĂ©duire le risque de rĂ©cidive. En effet, l'endomĂ©triose est une maladie qui se nourrit de la production d'Ĺ“strogènes. Tant que les ovaires fabriqueront ces hormones, il y a de fortes probabilitĂ© pour que la maladie ne disparaisse pas, mĂŞme en enlevant l'utĂ©rus.Â
Le plus important quand on parle chirurgie est d'être suivie puis opérée par une équipe médicale et un chirurgien qui sont spécialisés dans l'endométriose. En effet, la chirurgie pas sans risque, elle pourra n'avoir aucun effet bénéfique sur les symptômes, et même les aggraver. Le chirurgien devra vous informer au préalable des risques et complications possible : atteinte urinaire (dysurie), fuite digestive (fistule, péritonite), dérivation digestive transitoire en cas de résection digestive (stomie, qui est toujours transitoire)...
Conclusion : l'option de la chirurgie ne doit être choisie qu'après étude sérieuse de la balance bénéfices/risques pour la patiente.
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Source: Has-santé ; Tout sur l'endométriose, par Dr Delphine Lhuillery, Dr Erick Petit, Dr Eric Sauvanet
Il ne vient en aucun cas substituer un avis médical.
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